jeudi 29 juin 2017

Maximisation du temps: une autre épreuve d'Hercule

Pas plus tard qu'hier, mon amie de toujours me demande à quel âge est rendu mon fils.  Je lui répond qu'il aura 7 mois en juillet.  Surprise, elle compte sur ses doigts pour m'apprendre que mon fils en aura 8.... Où est passé ce foutu 7ième mois?  Le temps avec nos minis passe à une vitesse incroyable. La vie seule passe rapidement mais c'est en accéléré avec des enfants. Voici donc quelques outils de mon kit de trucs de survie commençant pendant la grossesse et se poursuivant après.

  • Accumulez les petits plats congelés ou les conserves.

Faites-en autant que vous pouvez, tout le temps.  Vous préparez le souper? Faites trois portions de plus pour être en mesure d'en congeler une partie.  Vous ne savez pas quoi demander à votre shower de bébé, demandez des plats cuisinés, des conserves, des pots pour bébé ou un congélateur!

  •  Découvrez le végétarisme.

Pas pour en faire une religion ou un mode de vie, simplement parce que c'est un bon coup de pouce et que ça permet d'économiser sur la facture d'épicerie.  Une salade de légumineuses, une soupe aux lentilles, une pizza végétarienne dans laquelle on cache du tofu râpé. Internet est rempli de recettes savoureuses.
Un classique chez nous: la soupe aux lentilles. Vous allez en constater la simplicité:

  1. Faire suer quantité égale d'oignons et de carottes. J'aime bien ajouter des tomates quand c'est possible.
  2. Ajouter de l'ail au goût.
  3. Ajouter les épices que vous aimez.  Ici on ajoute une énormité de cari, juste assez de curcuma, une pincée de cumin, un soupçon de garam masala et on pimente avec de la srirasha.
  4. Recouvrir de bouillon de poulet et porter à ébullition.
  5. Goûter et rectifier l'assaisonnement. 
  6. Ajouter des lentilles corail (cuisent en 5 minutes) un peu comme on ajouterais des nouilles à soupe. Vous pouvez aussi ajouter d'autres types de lentilles précuites.
  7. Savourez accompagné de pain naan chaud et de yogourt nature.

  • Prenez vos rendez-vous à l'avance

Si vous ne le faites pas, vous ne le ferez jamais.  Il y a toujours d'autres priorités qui passent avant un examen de la vue ou la visite annuelle chez le dentiste. Quand les rendez-vous sont déjà pris, on y va!

  • Chaque minute compte.

Il n'y a pas si longtemps, on m'a parlé d'un type nommé Hal Elrod qui a publié le livre «Tout se joue avant 8 heure». En résumé, il explique comment il a réussi à créer de l'espace dans ses journées pour faire des choses qui l'intéressent.  Il a choisi de prendre le temps qui lui restait de libre, avant de commencer sa routine quotidienne pour: méditer, lire, écrire, etc.  Il est surprenant de constater ce qu'il a accompli en dédiant 5-10 minutes par jour à chacune de ces activités.  Ça donne à réfléchir et pourrait vous inspirer à prendre des tournants intéressants dans votre vie.

  • Musclez votre corps et surveillez votre posture.

Vous allez rapidement vous apercevoir qu'un accouchement est intense et éprouvant physiquement. Si vous n'y êtes pas préparée, vous risquez de subir plus d'inconfort et plus longtemps après l'accouchement.  Aussi, prendre soin d'un poupon exige de le prendre (en temps cumulé) plusieurs heures par jour.  Être en bonne forme physique et corriger promptement sa posture pourrait certainement alléger l'impression de faire beaucoup d'efforts.  Vous n'en ferez pas moins, mais ce sera moins drainant.

  • Trouver une place en garderie

Ah! Il faut s'y prendre tôt pour trouver la place de rêve.  Oui, s'enregistrer à La Place 0-5 c'est bien; mais si vous visez les milieux familiaux, il vous faudra faire votre recherche vous-même.  J'ai trouvé avec un peu de réseautage.  Soyez assidues, ne lâchez pas avant d'avoir trouvé. Allez visiter, poser vos questions.
Cela dit, il vous faudra probablement accepter d'envoyer bébé à la garderie dès que la place sera disponible, selon un horaire d'adaptation convenu avec le service.  N'hésitez pas à utiliser ce service pour faire des choses qui vous font du bien.  C'est bénéfique pour lui de voir d'autres amis et c'est stimulant pour son développement. De plus, une heure ou deux à soi vaut son pesant d'or en ces temps où vous vous habillez chic pour aller à l'épicerie (faut ben mettre son linge!).

  • Sortez.

Après le temps d'adaptation nécessaire à l'accueil de votre bébé, sortez pour vous aérer l'esprit. Une préparation est nécessaire pour s'assurer que bébé ne manquera de rien pendant votre sortie, mais il y a des moyens pour réduire ce fardeau et profiter du temps de libre avec votre enfant.
  1. Sac à couche toujours prêt. Remplacez les items utilisés dès que vous revenez.
  2. Préparer du lait d'avance quand on sait qu'on sortira.
  3. Laisser le nécessaire de dépannage chez les gens que vous visitez le plus souvent.
  4. Petite boîte de survie dans la voiture (pour les sorties qui s'étirent parce que le temps est bon). Aussi une couverture et un livre pour les sorties au parc :).
Prendre une marche demande peu de préparation et vous apportera beaucoup de bienfaits et à bébé aussi.  Toi, la maman avec un bébé qui a des reflux gastriques, c'est parfois ce qui va te garder saine d'esprit. 
Vous rendre dans les endroits publics vous permettra de voir du monde et à votre bébé de voir d'autres visages que le vôtre ou celui de papa.

  • Restez vous-même.

Lâchez internet et la télé où on vous envoie une image précise et romancée de ce que vous êtes en train de vivre!  Vous êtes qui vous êtes et vous vivez ce moment comme vous le vivez.  Partagez cela avec vos proches, tel quel.  Vous êtes seule au monde avec votre bébé? Fréquenter la maison de la famille de votre secteur pourrait être une bonne option pour briser votre isolement.  Le CLSC pourrait certainement vous référer vers les ressources appropriées.  Les travailleurs de rue des organismes communautaires sont aussi très bons pour vous écouter et vous référer.
Ne vous jugez pas trop durement.  Faites de votre mieux.  Une courte rétrospective le soir pour vous fixer les objectifs du lendemain et repartez à neuf après une bonne nuit de sommeil... ou du moins... après avoir dormi ;).

Je vais certainement revenir avec d'autres outils de ce kit de survie... c'est que je le construis moi aussi.
Commentez cet article, partagez vos trucs, ça m'aidera aussi!

Dee xxx

 

vendredi 9 juin 2017

La mort, le deuil, la vie.

Ce soir, j'ai participé à un événement pour encourager un organisme qui vient en aide aux jeunes qui vivent le deuil d'un parent.  C'était un souper spaghetti tout ce qu'il y a de commun dans le milieu, mais le sujet m'a touché personnellement puisque j'ai tout récemment perdu une figure de mère. J'ai encore ma mère près de moi, mais en cumulant les deuils d'autres proches, j'apprends que la vie est volage.  Elle se donne et s'arrache aux grés de ses caprices et personne, pas même les meilleurs médecins, n'y peuvent quoi que ce soit.  Elle est libre et détermine arbitrairement le début et la fin, donnant la main à la mort au moment choisi, comme dans une course à relais.

Je ne sais pas ce qui se passe au moment de mourir ou après que notre décès soit constaté.  Je n'ai pas de diplôme en théologie mais je refuse de croire que c'est le noir complet.  Tout ça pour ça, non, sérieusement? Non, merci.
La personne dont je parle en intro a été foudroyée par un (foutu) cancer en l'espace de quelques mois. Pour moins souffrir, j'ai pensé que si elle avait été rappelée si rapidement, c'était sans doute parce que sa mission était complétée ici et qu'on avait immédiatement besoin d'elle ailleurs. Comment cela pourrait-il en être autrement?  Pourquoi une personne pleine de bonté et de sagesse pouvait-elle mourir si jeune et si rapidement, sinon? Ça me fait du bien de penser qu'il peut y avoir une raison positive derrière sa mort...une noble cause spirituelle, par exemple.

Sa vie l'a donc quittée avant sa mort. Ça, on ne l'avait pas vu venir.
C'est incroyable comme l'âme ou l'essence (appelez ça comme vous le voulez) anime une personne. Lorsque le corps est plongé dans le coma, le pont entre le terrestre et le divin s'affaisse, affichant la rupture.  Je n'ai pas honte de vous raconter que j'ai figé devant ce corps comateux, à mille lieues de cette personne vive d'esprit et pleine de vie que j'avais connue.  Les derniers instants de souffle... sans discussion possible. Les derniers adieux, sans échange. J'ai hésité puis j'ai demandé un peu d'intimité, parce que j'avais besoin d'exprimer à haute voix ce qui me venait et que la présence des autres me gênait. Je me félicite encore d'avoir demandé. Comme si c'était naturel, ils m'ont laissée seule avec elle. J'ai rompu le silence et j'ai commencé à murmurer.  Je me suis dit qu'elle devait encore être tout près et qu'elle m'entendait sûrement. J'ai tout déballé. Je me suis excusée pour toutes les fois où j'ai été silencieusement odieuse avec elle, de toutes les fois où je n'ai pas tenu compte de ses sentiments par manque d'empathie.  Ensuite, je l'ai remerciée pour tout ce qu'elle avait fait pour moi, pour toutes les fois où j'ai pu compter sur elle, pour son amour inconditionnel et pour les chances qu'elle m'avait données d'avancer. J'ai enchaîné dans les confidences puis dans les promesses, pour terminer avec: «Au revoir, je t'aime».  Seulement alors, j'ai réalisé que je ne lui avais jamais dit ces mots.  Elle savait probablement, mais j'allais devoir vivre avec le regret de ne jamais avoir prononcé les mots:«Je t'aime.»

Lorsqu'on tape ''étapes'' dans la clef de recherche du grand et omniscient Google, le premier choix qui s'offre à nous est: étapes du deuil. La mort fait partie de la vie. Je ne suis pas la première ni la dernière personne à perdre un être cher.  Peu importe notre âge, peu importe la façon dont l'être cher s'en va, il n'en demeure pas moins que le deuil s'immisce sans invitation. On le chasse dehors, ce maudit deuil qui nous fait souffrir, nous fait regretter et nous transforme contre notre gré. C'est un agent du changement brutal, c'est un «vide-plein», un «trop-sans».
Peu importe le chemin qu'il a pris pour nous rejoindre, peu importe le temps qu'il lui a fallût, il s'abat silencieusement, nous laissant souvent sans mot bien assortis pour le décrire. Il efface nos points de repères et nous vole nos espoirs.  En plus, il prend son temps, il lambine, il joue à cache-cache. Il se cache derrière: la colère, le déni, la tristesse, travailler trop, dormir plus que nécessaire, toutes les distractions que l'on peut utiliser pour fuir cette nouvelle réalité sans l'autre. Comme dit Brassens :

Oui mais jamais, au grand jamais
Son trou dans l'eau ne se refermait
Cent ans après, coquin de sort
Il manquait encore

Chaque fois que j'ai perdu quelqu'un, je souhaitais courrir vers la fin de cette étape sordide. C'est un rite de passage, une évidence que j'accueil et qu'il m'appartient de transcender.  L'acceptation de la mort de l'autre, l'acceptation de voir une partie de soi (la vie partagée) s'envoler et le lâcher-prise pour continuer à vivre.

J'ai peu de regrets.  J'ose espérer que j'en aurai encore moins demain parce que j'aurais pris les actions nécessaires à ne rien laisser d'important en suspens avec ceux que j'aime.  Rien de regrettable, tel que ne jamais avoir dit:«Je t'aime».


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