Blogue sur les aventures d'une maman qui a eu son premier enfant à 36 ans. Je ne suis pas grano mais je voudrais l'être plus; la simplicité volontaire n'est pas encore à ma portée, mais je voudrais y tendre plus; j'aimerais être dure comme le roc, mais je pleure devant la beauté. Ce blogue est une façon de rejoindre les autres à partir de ma campagne. Bref: des observations, l'actualité, l'amour, élever son enfant; la vie, quoi! Venez me rendre visite qu'on rigole un peu.
lundi 16 octobre 2017
à toi la maman en détresse
À toi chère maman pour qui la dernière année passe mal. À toi ma soeur de vie. J'écris ceci en solidarité de toutes celles qui vivent ou ont vécu quelque forme de violence que ce soit. Dans ce texte il y a un peu de toi, un peu de moi, un peu de nous toutes.
Rappelle-toi comme tout avait débuté comme un conte de fée. Il était beau, gentil, attentionné, il sentait bon et te faisait sentir comme une reine. Tu ne sais pas ce que tu as fait pour que ça change. Un jour, c'est le pur bonheur et le lendemain tu te questionnes sur comment tu vas faire pour sortir de là.
FSoudain? Pas tant que ça.
Te rappelles-tu combien tout le monde le trouvait adorable?
Comment il te lâchait parfois des craques bien ciblées, que ça faisait rire tes proches et comment ça te mettait mal à l'aise? Tu ne ripostais pas, parce que tu ne voulais pas péter l'ambiance ni avoir l'air d'une hystérique et puis... ce n'était pas si grave.
Te rappelles-tu quand il s'est mis à te faire douter de toi. Dans absolument tout, même dans ce que tu excelles? Ton travail, ton physique, la façon d'élever tes enfants, ta façon de parler, TOUT.
Te rappelles-tu comment ça te troublait mais que tu n'en parlais jamais? Même pas à ta soeur ni à ta mère, parce que tu doutais sincèrement de tes capacités?
Heureusement qu'il était là, parce que sinon, qui aurait bien voulu d'une maman comme toi.
Tu souviens-tu comment ça a dégénéré jusqu'à te faire croire que tu étais d'un physique dégeulasse, que tes enfants ne te respecteraient jamais, que ton employeur te méprisait? À quel point tu étais idiote et qu'il fallait toujours tout t'expliquer? Ça te revient?
Remémore-toi ton isolement. Tu as commencé à éviter des personnes qui t'aiment vraiment parce que tu avais honte de ce que tu devenais.
Tu as fini par croire que la personne qui partageait ta vie devait être vraiment forte pour te garder auprès d'elle avec tous tes défauts. Alors, tu as compris que tu lui étais redevable, que tu devais faire ce qu'il te demandait parce qu'il savait ce qui était bon pour toi. Tu t'en souviens maintenant?
C'est comme ça qu'il t'a brisée. Il t'a eu à l'usure en exploitant chaque versant de ta personnalité. Ta générosité, ta sensibilité, tes complexes, tes doutes et ta culpabilité. Il s'est servi de tout ce que tu es pour te mettre à sa main.
Tu as conclu que tu méritais son mépris quand le souper n'était pas assez bon ou quand tu n'étais pas «assez enthousiaste» au lit. Que tu méritais son silence quand il ne daignait pas répondre à tes inquiétudes. Un jour, tu as eu une seconde d'éveil en pensant que tu devrais partir, que ce n'était pas supposé être ça, l'amour. Tu as failli partir. Il t'a reprise en étant plus stratégique et plus manipulateur que jamais. Tu avais raison, le contrôle ce n'est pas de l'amour. Mais tu étais épuisée.
Il t'a fait peur avec la vie en te faisant croire que tu n'arriverais jamais seule... à rien.
Il ne te l'a jamais dit mais il a eu peur que tu le quittes. Il a redoublé d'efforts. Il a compris que les mots ne te suffisaient plus; tu as reçu ta premìère giffle. Tu la méritais celle-là, non? Et puis la claque et le serrage de bras, et puis le contrôle de ta garde-robe et de tes allées et venues, et puis honorer ton devoir conjugal, et puis la prise en otage de ton enfant et les menaces de mort? Tu étais terrorisée, paniquée, incapable de réagir.
Qu'est-ce que ça t'a coûté d'y rester? Qu'est-ce que ça prend pour en sortir?
Peut-être es-tu encore dedans, n'aies pas honte. Même les étoiles, les stars, vivent ton histoire.
Le premier pas vers la sortie c'est de briser le silence. Choisis bien ton ou ta confidente. Si tu ne peux parler à personne, il y a des centres qui accueillent les femmes qui vivent exactement ce que tu vis. Tu vas y arriver. J'ai confiance en toi, j'en ai pour 2. Nous toutes qui lisons cet article, fermons les yeux une minute. Envoyons de l'énergie ou du courage ou du positif à nos femmes qui vivent de la détresse.
Chère maman en détresse, tu as donné la vie, tu es forte et magnifique, tu peux et tu vas y arriver.
Ton CLSC a des références pour toi, n'hésite pas à les contacter. Les centres des femmes aussi peuvent être tes alliés.
Tu veux que je te dise un secret, il est peut-être plus fort mais il est mort de trouille de se retrouver seul.
Fonce et sors!
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RépondreEffacerMon histoire est similaire. Mais je suis partie avant les coups. Il y a eu violence sexuelle, c’était trop. Je suis partie, je me suis sauvée. J’ai tout laissé derrière moi, les enfants aussi. Parce que comme dans un avion, il faut se mettre le masque à oxygène avant de le mettre aux autres. J’ai vécu et je vis toujours un enfer depuis. Mes enfants aussi. Bien entendu, il veut tout, m’effacer de la vie des enfants, d’abord. Et bien qu’il ait réussi à convaincre le tribunal d’alienation parentale et à me faire interdire les contacts, il y a deux choses qu’il ne mesure pas: 1) je suis libérée de cette emprise malsaine et destructrice et 2) on n’efface jamais l’amour d’une mère. A toutes celles qui hésitent à partir à cause des enfants, je souhaiterais leur laisser ce message: ce qui compte le plus pour le développement d’un enfant, c’est l’image que ma mère a d’elle-meme. Rester, c’est montrer que nous sommes faibles et que nous acceptons de nous faire dénigrer et rabaisser. Partir, c’edt Tenir tête, dire non, montrer aux enfants que l’on refuse toute forme de violence. Et quoi qu’en pense les juges, faire prendre conscience aux enfants qu’ils vivent de la violence, ce n’est pas de l’alienation parentale, c’est leur donner des outils intellectuels pour qu’ils refusent à leur tour la soumission, le dénigrement et la violence. Agir avec son coeur, sans vengeance, mais avec cette idée essentielle de permettre à nos enfants de refuser tout cela, même au prix d’etre exclue de leur vie, c’est un combat qui vaut tous ces sacrifices.
À toi la maman qui a commenté cet article. Je veux te dire que j'admire ton courage. Continue de suivre ton intuition, tu sais ce dont tes enfants ont besoin. Continue de les aimer et de leur montrer que le respect de la dignité humaine rend ce monde meilleur. Personne ne mérite d'être terrorisé et de laisser son pouvoir à quelqu'un d'autre. La vie est courte, on peut faire des compromis justes pour être heureux. Tu n'es pas seule.
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